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Question

Bonjour, pouvez vous m'aider svp
1) En quoi le poème "L'Isolement" est-il bien un poème romantique? Donnez plusieurs éléments de réponse, bien expliqués.
2) Cherchez la biographie de Lamartine et expliquez d'où vient en réalité la tristesse du poète dans ce poème.

1 Réponse

  • Réponse :

    1. Un poème lyrique et romantique

    On y trouve l'expression de sentiments personnels, l'importance de la nature comme confidente et consolatrice. les paysages sont comme recomposé en un paysage intérieur qui convient à la mélancolie.

    Les sens sont sollicités : la vue, l'ouïe (la cloche rustique)

    L'était d'âme : tristesse et mélancolie.

    On trouve dans ce poème des accents de sincérité et de douleur.

    2. Alphonse de  Lamartine (1790-1869)

    - Jeunesse d'aristocrate à Milly, maison familiale près de Mâcon.

    - Voyage en Italie

    - début de carrière militaire

    - rencontre avec Elvire (Julie Charles) en 1816 à Aix les bains

    - mort d'Elvire

    Elvire (le Lac) est morte en décembre 1817. Lamartine s'est retiré à Milly (dans le Mâconnais) et il cherche l'isolement

    - recueil poétique : les Méditations 1820

    - il épouse une jeune anglaise Mary-Ann Birch, vit au château de Saint Point

    - Nommé secrétaire d'ambassade à Florence en 1825

    - il est reçu à l'Académie en 1830

    - candidat malheureux à la députation

    - voyage en Orient

    - élu député de Bergues (nord)

    - carrière politique

    - fin 1860, Lamartine doit vendre sa maison de Milly

    - il meurt en février 1869. Ses obsèques sont nationales

    Explications :

    L'isolement

    Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,  

    Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;  

    Je promène au hasard mes regards sur la plaine,  

    Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

    Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;  

    Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;  

    Là le lac immobile étend ses eaux dormantes  

    Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

    Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,  

    Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;  

    Et le char vaporeux de la reine des ombres  

    Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

    Cependant, s'élançant de la flèche gothique,  

    Un son religieux se répand dans les airs :  

    Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique  

    Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

    Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente  

    N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;  

    Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante  

    Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

    De colline en colline en vain portant ma vue,  

    Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,  

    Je parcours tous les points de l'immense étendue,  

    Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,  

    Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?  

    Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,  

    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

    Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,  

    D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;  

    En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,  

    Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

    Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,  

    Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :  

    Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire ;  

    Je ne demande rien à l'immense univers.

    Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,  

    Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,  

    Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,  

    Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

    Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;  

    Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,  

    Et ce bien idéal que toute âme désire,  

    Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

    Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore,  

    Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi !  

    Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?  

    Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

    Quand là feuille des bois tombe dans la prairie,  

    Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;  

    Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :  

    Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

    Méditations poétiques (1820).

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